Roland Dufour amène sa nouvelle équipe jusqu’aux appartements luxueux de son ami Alban Melvaut. Ce dernier est profondément désorienté. Il y a quatre jours, il a été retrouvé mort et il lui manque six semaines de souvenir.
Un cadre de son niveau peut se sauvegarder toutes les 48h mais il est assez négligeant sur ce point. Lui et Dufour ont engagé les infugiés terriens car ils n’appartiennent à personne, ils sont en dehors de tout circuit et ne vont pas engager la responsabilité de la corpo.
Les deux hommes travaillent en effet pour Cognite et ont un contrat de sécurité chez Médusian Shield. L’enquête a conclu à un suicide et il n’a pas été jugé rentable de la mener plus loin. En effet, Alban a été retrouvé mort chez lui et c’est son arme personnelle qui a été utilisée et retrouvée à proximité du corps. Aucune trace d’effraction ni de vol et l’appartement n’a enregistré que sa présence. De plus, toutes les analyses génétiques sont les siennes ou celles de sa femme.
Mais cette conclusion ne satisfait pas Alban qui a engagé son ami Okko pour faire une contre enquête à titre privé. L’inspecteur a noté quelques éléments troublants. Déjà le tunnel matriciel créé n’a pas de sens. En effet, tous les senseurs sur son lieu de travail et dans son immeuble ont été coupés pour masquer son trajet. On ne le voit nulle part, à peine note-t-on le passage d’un taxi dans les rues calmes du quartier français. Ensuite vient le mobile. Alban n’avait aucune raison de se suicider il y a six semaines, à peine un peu de stress au boulot dû à des commandes de plus en plus pressantes. Enfin, s’il avait voulu se suicider, il aurait effacé ses sauvegardes et détruit ses clones.
Lucky et Gordon commencent à regrouper quelques éléments en posant des questions à l’agent de Médusian Shield présent sur place et à la victime. Ils apprennent ainsi qu’Alban et sa femme Lilma travaillent et vivent ensemble depuis 15 ans. Leur contrat de mariage atteint son terme dans cinq années supplémentaires. Ce sont des concepteurs de morphes de luxe et sur mesures. Ils produisent également du cosse bas de gamme pour s’assurer de la trésorerie.
Ils font partie de la jet set d’Extropia. Tous les riches et les puissants de l’habitat, mais aussi de Nova York, de Cerès et de Mars, ont recours à leurs services. Ils sont riches à mourir.
El3 s’occupe d’observer les systèmes de l’appartement. Visiblement, il ne s’est rien passé d’anormal si ce n’est la coupure des systèmes de l’immeuble. A l’intérieur de l’appartement, ils n’ont été rallumés que douze minutes avant la mort d’Alban et tout indique qu’il était seul, personne n’a quitté l’appartement après sa mort. El3 décide d’éplucher en profondeur les données recueillies. Elle se forke rapidement sur un serveur privé d’Alban et confie à son double le soin de tout retravailler pour desceller une faille.
Le groupe d’enquêteurs passe ensuite un LX de la scène de crime enregistrée par les senseurs des enquêteurs dès leur arrivée sur les lieux du crime. Ils se retrouvent ainsi en pleine nuit, face au cadavre de leur employeur. Tout laisse effectivement penser à un suicide. Il y a des sous-vêtements très sexy jetés sur un canapé que l’appartement avait alors modelé. Alban explique que sa femme lui a dit qu’ils s’étaient retrouvés pour une pose coquine à la maison et qu’ils n’avaient pas pris le temps de ranger ou de lancer les machines sensées le faire à leur place.
Arrive alors Okko, l’enquêteur de Médusan Shield qu’Alban Melvaut a embauché à titre privé au-delà de son contrat de sécurité. L’homme travaille avec trois forks de lui même, tous dans des morphes asiatiques. Sans être interdit, cette pratique est jugée dégradante, égoïste (vu le manque de morphes) et dérangeante. Mais cela ne semble pas perturber l’inspecteur.
Pour lui Alban a pu se suicider pour oublier quelque chose ou pour éviter de contaminer ses sauvegardes avec un virus particulièrement sale. Mais, pour lui, cette explication ne tient pas debout. Alban a les moyens de passer par de la psychochirurgie et il n’a aucun contact avec des virus.
Les enquêteurs cherchent du côté d’une mémoire cachée. Effectivement, il est possible que quelqu’un ait voulu voler des données stockées dans sa pile ou dans une mémoire interne et qu’il ait ensuite décidé de vaporiser la tête de sa victime pour masquer son forfait.
L’affaire est médiatique. Aussi Dufour et Melvaut insistent sur la discrétion de la procédure.
Lucky choisit de descendre à l’étage en dessous avec Alban pour interroger sa voisine. Mais avant, il mobilise une étrange capacité qu’il n’avait pas perçu jusque là. Il développe ses capacités d’empathie au-delà de ce qui est humainement possible et demande à Melvaut s’il n’a pas par hasard fricoter avec des IA germes. Lucky ressent alors dans le cœur de l’homme qui commence à bafouiller, l’envie et l’amour d’un ancien fumeur mis en présence d’un cigare de prix. Melvaut connait les IA germe, il a déjà travailler dessus et rêve de reprendre cette activité. Par contre, il ne travaille plus dessus depuis des années.
La voisine d’Alban Melvaut possède tout l’étage et l’ascenseur passe littéralement chez elle. Elle se présente sous le nom de Patricia Satogata mais préfère qu’on l’appelle Paty. C’est une star de la presse extropienne, une journaliste très en vue qui possède en prime un morphe sylphe de toute beauté. Malheureusement, elle n’a que sa compassion à offrir. Elle n’a rien vu ou entendu de suspect. Cependant, elle n’oublie pas d’user de ses charmes pour convaincre le faible Lucky de lui accorder une interview exclusive en milieu d’enquête. L’affaire Melvaut passionne les réseaux mais ça ne va pas durer, il faut battre le fer tant qu’il est chaud.
Le groupe obtient des cigares, une voiture pilotée par une IA et la confiance de Melvaut. Ils sont prêts pour l’enquête de terrain. Pourtant, avant de partir, Gordon et Luchy croient entendre Dufour et Melvaut évoquer la possibilité d’utiliser leurs nouvelles recrues pour « Mariatha et Moïse ». Ne voulant pas insister, ils se mettent en route.
Ils décident donc de se rendre dans les lieux de débauche fréquentés par le couple lors des soirées organisées par les stars qu’ils ont pour clients. Le lieu le plus intéressant est le « Samouraï François », tenu par un certain Jorkan Ben Jörggun. Les réinstanciés arrivent en pleine journée et sont reconnus par le vigile. Visiblement, les réseaux sont déjà au courant de leur présence et de leur enquête.
Là, ils obtiennent les vidéos des six dernières semaines. Ils y trouvent un Alban Melvaut arrogant et méprisant que même sa femme semble éviter. Visiblement, il a l’alcool agressif, sans parler des neuroleptiques. Au cours des six semaines passées, il a eu deux prises à partie dans l’établissement.
La première il y a six semaines, justement, avec un homme que la Toile connaît sous le nom de Robert Hattman. Il s’agit du supérieur de Melvaut, son responsable direct chez Cognite, avec qui le ton monte au cours d’une soirée.
La seconde échauffourée est plus violente et les hommes en viennent aux mains. Il date de quatre semaines. Celui qui manque de passer à tabac Melvaut est Hugo Sérol. Un designer Morphologique free lance.
Suite à cette prise d’informations, ils se rendent à la compagnie de taxi dont un véhicule a raccompagné Melvaut chez lui le soir de sa mort. Ils sont reçus par le propriétaire qui est en train de désosser une machine avec l’aide d’une IAG dans un synthomorphe bas de gamme.
Le proprio est un néo-homnidé de type gorille et ne semble pas disposé à collaborer. Devant les menaces qui fusent, il appelle un synthétique à l’air peu commode à la rescousse et Lucky prend la tangente.
El3 pirate le synthétique qui se retourne contre son patron, et Lucky, grâce à son repli stratégique, peut freezer les deux hommes venus en renfort. Le néo-gorille finit par craquer et laisse le groupe regarder le véhicule. C’est justement celui qu’il était en train de détruire. Ne voulant pas être mêlé à l’affaire, il l’a caché aux inspecteurs de Médusian shield. El3 y découvre qu’il y avait deux personnes dans la voiture lorsque Alban est rentré chez lui. Mais il n’y a pas d’image.
Lucky décide de prendre rendez-vous avec Alban Melvaut pour faire le tour de son labo. Les contraintes de production lui, imposent de ne passer qu’après 17h ce qui ne le dérange pas outre mesure, il a autre chose à faire. Le groupe décide d’obtenir des vidéos depuis la rue. Il doit bien être possible de trouver une image de Melvaut montant ou descendant de ce maudit taxi ! Ils tentent donc leur chance chez un cyber réparateur en face du labo. L’homme est désolé : sa caméra a un problème. El3 analyse les images et l’appareil et ne trouve que de mauvaises prises avec de longues ruptures d’enregistrement intermittentes. Elle confie à sa muse le travail de trier les visages et en fait une banque. Elle voit que Alban et Lilma Melvaut sont passés au cours des six dernières semaines ainsi qu’un des fork de l’agent Okko. Ces informations l’intéressent car elle vient de détecter un virus sur l’appareil. Il a été saboté volontairement.
Lucky décide que sont retour à la vie doit rimer avec fortune. Il cherche donc (avec la rep’ d’El3 tant qu’à faire) un moyen de produire de la drogue. Il a déjà négocié un droit de commerce avec le patron du Samouraï et Gordon semble doué en affaire. Il finit par trouver un groupe d’écumeurs ayant provisoirement quitté leur barge pour faire des affaires sur Extropia. Lucky obtient un rendez-vous sur les quais de l’habitat.
Sur place, McCall et El3 (dans son module ghost) restent en retrait. Ils ont une confiance somme toute assez relative en les écumeurs. McCall a d’ailleurs fait passer sa mitrailleuse. Juste au cas où. El3 utilise sa banque de visages pour scanner la foule. Sans résultat.
Toutes à leurs affaires, Gordon et Lucky ne voient pas les individus étranges qui se faufilent à côté d’eux. Pas plus que El3 et McCall qui ne sont pas très attentifs. Gordon obtient un très bon prix pour le matériel de chimiste et son association avec Lucky se présentent sous les meilleurs hospices.
Mais les individus suspects ne les laissent pas profiter de leur joie. Ils se lèvent brusquement et leur tirent dans le dos. Lucky et Gordon sont touchés sérieusement mais Gordon parvient à riposter et les abat tous les deux. Deux autres individus arrivent au bout du quai. Ils sortent leurs armes et avancent vers les deux hommes. Cette fois, McCall les repèrent. Il bondit sur un conteneur et arrose la zone avec son arme. La foule, déjà paniquée, paie un lourd tribut à l’action du gorille. Trois dockers sont abattus en plus des deux opposants.
McCall bondit une nouvelle fois pour attraper Lucky et Gordon. Dans la faible gravité de l’habitat, ils ne pèsent pas grand chose. Le groupe se retrouve dans la voiture prêtée par Dufour. Malheureusement, ils n’ont pas échappé à la sécurité qui les prend en chasse. Lucky utilise les avantages de son morphe pour changer radicalement d’apparence et se fondre dans les rues sordides du quartier des quais. Il essaie de comprendre pourquoi ils ont été attaqués surtout que les écumeurs ont aussi morflé. De plus, les piles de leurs adversaires ont explosé une fois les morphes hors d’état. Il s’agissait donc d’assassins loués pour l’occasion. Mais qui peut lancer des tueurs à leurs trousses ?
Deux motos volantes et deux soldats à pieds les prennent en chasse. Pas longtemps parce qu’en quelques rafales, ils ont détruit la voiture. El3 pirate une moto et McCall mitraille les soldats. Malheureusement, Gordon, dans le même temps, ne peut contrôler ce qui reste de la voiture et la plante contre un mur. Le groupe doit finir à pieds.
Lucky se doute des problèmes de ses camarades et fait jouer ses relations sur les réseaux anarchistes pour leur obtenir une planque. Malheureusement, il est mal compris et ses interlocuteurs se lancent à la poursuite de ses compagnons dans l’espoir de toucher une récompense pour leur capture (fuuuuuuumble!).
McCall tente un temps de fuir par le toit mais se résous à laisser Gordon derrière lui pour augmenter ses chances de survie. Il pénètre dans un appartement et menace son occupant pour avoir le temps de soigner ses blessures mais se retrouve rapidement avec une douzaine de fusils d’assaut plantés dans les naseaux. Il se rend tandis que dans le même temps, El3 se forke sur un serveur sécurisé d’un de ces contacts criminels, disparaissant ainsi du moule Ghost du Néo-Gorille.
Gordon se réveille seul sur un toit. Il appelle Lucky qui lui donne quelques conseils pour se déguiser, en vain. Il regagne péniblement la rue et tente de se glisser dans un drone collecteur d’ordures… Mais s’effondre à côté. Quand il ouvre les yeux, il est dans une des cliniques spartiates des forces de sécurité du quartier du quai. McCall est à côté. Ils n’ont plus qu’un pyjama pour toute possession et la suite s’annonce compliquée.
Pourtant, miraculeusement, la porte s’ouvre sur le visage consterné de Dufour. Une douzaine d’avocats l’accompagne. Ensemble, ils font sortir les deux prisonniers.
Dufour est furieux. Cette opération, entre la voiture et les frais de justice, lui a coûté une fortune. Sans compté la ruée médiatique sur l’affaire. Tout Extropia a les yeux rivés sur eux! Autant pour la discrétion.
Le véhicule de Dufour passe récupérer Lucky dans une fumerie d’opium de synthèse. El3 a des nouvelles de son double en fusionnant avec lui. Les données de l’appartement ont été retouchées. Une personne en est bien ressortie après le meurtre de Melvaut. Cela vient conformer les données du taxi: Il y avait bien une seconde personne avec Melvaut le soir de son meurtre.
McCall et Gordon font le point avec Dufour pour lui prouver que l’enquête a avancée. Il est décidé de prendre rendez-vous avec Lilma Melvaut, la femme d’Alban et avec Paty pour contrer l’assaut médiatique. El3 de son côté a poursuivi ses recherches sur la Toile et via ses réseaux afin de trouver un hacker de haut niveau capable de pirater plusieurs systèmes sécurisés de hauts niveaux en planifiant son attaque sur des mois. Un nom ressort du lot : P4k3z. Un geek néoténic connu dans le milieu.